

Oh, je crois qu'il n'a pas d'yeux pour moi,
Même son regard immense et lointain m'échappe.
Son élégant sourire s'élance vers je ne sais quoi,
Et je cherche une guidance où pressé je me hâte.
J'ai beau m'attendrir par mes sentiments,
Qui me semble ne sont pas réciproques.
Mon coeur lui seul se vide dans le néant,
Et l'amour inassouvi se fige dans cette époque.
Je le regarde tendrement au coeur du souvenir,
Et me délecte de son charmant visage,
Qui danse dans mon âme, tel un sourire,
Et pleure parfois, d'être à l'ombre de son image.
Qui suis-je réellement ? Une ombre élastique,
Où l'aspect de ma personne semble froissée ?
Qui suis-je ? Un unique rêve fantomatique,
Dans un espace clos sans pouvoir l'aimer ?
Mais son visage lumineux soudain flotte devant moi,
Et me berce radieusement de sa douce présence.
Mais je ne veux point cacher et taire mon émoi,
Et je veux pouvoir caresser cet amour, ma délivrance.
Qui suis-je ? Un miroir où l'image est effacée,
Où le rêve semble oublié et toujours se perdure ?
Qui suis-je ? Une peinture clouée sur un mur,
Aux couleurs fades et figée pour l'éternité ?
Mélancolique, où l'amertume coule dans mes veines,
Mais l'automne brumeuse se profile à l'horizon.
Les feuilles mortes sont des regrets et des peines,
Qu'il faut savoir jeter dans le jardin secret du pardon.


