Ne joue
pas de tes peurs
sur les roseaux endormis,
Ne chante pas ton chant comme celui des grenouilles.
Ecoute ta paresse sur fond d’écume où
se polit,
La pierre plate et que le lit de la rivière te mouille.
Que fais-tu dans le fossé couché sur les
roseaux ?
Rêves-tu aux tendres étoiles ou
côtoies-tu la mort ?
Ne cherche pas la mort absurde sur les coteaux,
Car la vie y a trouvé refuge au milieu de son bord.
Pourquoi jonches-tu nonchalant le long de la grève ?
Crois-tu trouver ta pensée béate au milieu des
cailloux ?
Dis, crois-tu ramasser en ce lieu l’oublie de ton
rêve ?
Ne cherche pas ta mémoire effilochée et qui se
gribouille.
Les roseaux bordent la raison que l’égo se cache,
Les grenouilles le menace pour obtenir une clémence.
Mais les gros sabots salissent la boue et puis se fâche,
La demoiselle d’honneur du randonneur par sa pitance.
Ne cherche pas tes yeux clos dans l’enclume du forgeron,
Ne casse pas le verre qui éclot ton âme dans son
reflet.
Mais apprend plutôt à discerner la fleur du
bourgeon,
Et le regard du miroir dans l’eau miroitante et
glacée.
Ne coupe pas mes roseaux qui camouflent mon absence,
Car je suis le fantôme invisible des souvenirs errants.
L’album des photos est comme un sourire en transe,
Où l’aube sacrée des temps,
s’élèvera au-delà du
néant.
