Jadis,
la souffrance en général me dérangeait. Je ne
là comprenait uniquement qu'au travers de ma mère
handicapée à vie et qui a souffert toute son existence.
C'est cela que je n'arrivais pas à comprendre.
Quand je me suis intéressé à la
spiritualité, la souffrance est revenue mais sans vraiment
toujours bien là comprendre. Qu'elle est elle ? Combien de
personnes ont soufferts toute leur vie ? Il y a bien évidemment
la souffrance physique, lié à un accident, mais aussi
morale et psychologique. Laquelle des trois finalement est la plus
terrible ?
A l'idée que quelqu'un ait pu souffrir dans diverses
circonstances, même s'il est décédé depuis
très longtemps, on s'imagine le calvaire qu'il a pu endurer et
l'on s'imagine alors la souffrance qui a été la sienne.
C'est déjà une souffrance, mais morale.
Nous sommes dans un monde où diverses âmes
incarnées ont chacune leur propre évolution spirituelle.
Ce qui n'empêche nullement d'évoluer à nouveau et
ainsi de se parfaire dans un but que nous ne connaissons pas mais que
notre âme, elle, connait ! Il en est ainsi ! Plus nous
sommes évolués et mieux nous dirigeons notre existence.
Le relationnel avec les individus s'affinent au fil des années
et mieux nous comprenons les autres et la vie.
Avec le temps, ce que j'ai pu comprendre de la souffrance, et qui m'a
rassuré, (tant mieux d'ailleurs) ce n'est pas en elle-même
qui est important, mais l'impact qu'elle a sur moi. Je m'explique, la
souffrance est la résultante tout simplement du
"désordre" que cela soit d'ordre physiologique ou bien
psychologique. Et donc à partir de là, la souffrance
n'est qu'un moyen d'exprimer ce désordre par l'émotionnel
et par le psychologique que peut-être nous ne voyons pas
forcément.
Ce qu'il est bon de rappeler ici, c'est que quand une âme
s'incarne dans ce monde, c'est dans un but bien précis ! Celui
d'évoluer. La souffrance n'est pas un attribut que l'on donne
à une âme qui s'incarne. En tout cas, moi je n'y crois
pas. Même
si elle s'est rendu compte du mal qu'elle a pu faire dans sa
dernière existence en faisant souffrir probablement certaines
personnes. Et qu'elle estime qu'elle n'a pas assez souffert dans sa vie
pour ses actes passés ! L'essentiel c'est d'avoir compris et
retenu la leçon et non pas de se culpabiliser à l'infini.
La souffrance donc, je le répète, est tout simplement un
désordre. Le manque d'affection est d'une certaine façon
un désordre puisqu'il nous fait souffrir, justement par ce
manque.
Je voudrai reprendre le cas de ma maman. Elle a eu un grave accident de
voiture, son pied droit a été estropié. Quand je
suis né, l'accident avait eu lieu quatorze ans auparavant. J'ai
vu donc ma mère souffrir toute sa vie. C'est rare si je l'ai vu
heureuse, ce qui m'a probablement le plus dérangé. Mais
avec cette endurance de cette souffrance lié à son pied,
il y a aussi le côté psychologique de l'accusation de la
vie, du style "la vie m'en a fait voir", "tu sais j'ai souffert dans ma vie" etc... une sorte de chantage affectif probablement, comme si la vie était responsable de l'état du pied de ma maman.
Je pense que la vie n'y ait pour rien, le hasard non plus d'ailleurs,
mais un fâcheux évènement de circonstance au
mauvais endroit qui a d'ailleurs peut-être ma foi, son
utilité, à savoir ? Un karma de cause à effet ?
La souffrance n'est pas à rejeter. Il faut savoir
évoluer, mieux comprendre la vie, comprendre également
les autres, pardonner quand cela semble nécessaire, mais surtout
savoir se déculpabiliser. Savoir être optimiste, voir le
côté heureux de la vie. Ne pas se rendre fautif
inutilement, ne pas engendrer la souffrance par la souffrance, cela ne
sert à rien. Apprendre
à s'aimer pour mieux se comprendre et minimiser sa souffrance.
Ne pas là rapporter aux autres par quelconque chantage que ce
soit, les autres ne sont pas responsables ni de vous ni de votre
souffrance. Mais, peut-être les inviter non pas à la
pitié, je ne pense pas que cela vous plairait, mais les inviter
tout simplement à la compassion, car là on est dans un
autre relationnel justement avec les autres et ça, moi j'y
crois, pas vous ?